BOBIGNY, 12 juin 2008 (AFP) - Des élus de Seine-Saint-Denis, invités à débattre du « Grand Paris », ont critiqué jeudi l’inefficacité du « millefeuille » institutionnel français et réclamé, y compris à droite, un rééquilibrage financier entre départements franciliens. Vingt élus de droite et de gauche ont pris la parole lors d’une séance extraordinaire du Conseil général consacrée à l’avenir de la métropole, avant la réunion, le 18 juin à Créteil, des présidents de départements de gauche d’Ile-de-France sur ce thème.
L’objectif était de « dégager des convergences » et « remettre de l’ordre » dans un débat « marqué par une extrême confusion », a expliqué le président de l’assemblée départementale Claude Bartolone (PS). Il propose une ligne directrice: « répondre aux besoins des habitants », en matière de transports et de logements d’abord, « parler projet » plutôt que « structure ». La question d’une forme nouvelle de gouvernance a néanmoins occupé beaucoup de temps.
Pour M. Bartolone, « la bonne réponse pour lever l’hypothèque institutionnelle » serait des régions « plus vastes et moins nombreuses », avec des départements aux périmètres inchangés. Il suggère de transformer la « Conférence métropolitaine », structure de concertation des communes limitrophes de Paris lancée en 2006 par Bertrand Delanoë, en « syndicat d’étude et de programmation » pour « d’ores et déjà planifier la mise en oeuvre » de projets. La quasi-totalité des élus a défendu la « pertinence » du département, échelon « de proximité » que le sénateur UMP du département Philippe Dallier propose de supprimer en petite couronne.
« Pas de révolution, mais des évolutions », a souhaité Jacques Chaussat (groupe UMP-NC), appelant à clarifier les compétences entre Etat, région et départements, un « millefeuille » source d' »émiettement des centres de décisions » qui doit être « remis à plat », pour Jacqueline Rouillon (PCF). M. Chaussat propose un « grand club », avec des représentants de l’Etat et des départements, pour élaborer « un système de péréquation financière interdépartementale » répondant « aux exigences de solidarité, cohésion sociale, développement et compétitivité économique pour notre métropole ».
Communistes et socialistes réclament plus radicalement une « réforme de la fiscalité locale » pour répartir les ressources entre villes riches et pauvres. « La première étape est l’égalité financière », a insisté M. Bartolone. Il a relevé que Paris et les Hauts-de-Seine disposent de 80% de la taxe professionnelle pour 60% de la population. Seine-Saint-Denis et Val-de-Marne en reçoivent 20% pour 40% de la population.
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