Dans un courrier du 22 juillet qui faisait suite à tant d’autres, j’ai informé le Garde des Sceaux Michel Mercier de l’incapacité du Département à accueillir dignement de nouveaux mineurs isolés étrangers au-delà du millier que nous suivons déjà à ce jour. Je l’ai informé en même temps de la décision prise, à compter du 1er septembre de cette année, de ne plus accueillir de nouveaux arrivants. A ce jour, ce courrier demeure sans réponse.
Je prends acte de cette décision implicite de laisser les mineurs isolés étrangers et le département de la Seine-Saint-Denis livrés à eux-mêmes. Nous avons décidé de mettre les services de l’Etat à contribution en renvoyant désormais systématiquement les nouveaux mineurs isolés étrangers arrivant en Seine-Saint-Denis à la Protection Judiciaire de la Jeunesse. Cette solution que nous aurions souhaité éviter a été prise après concertation avec l’ensemble des acteurs du département qui interviennent auprès des mineurs isolés étrangers. L’ignorance du gouvernement à ma demande est donc aussi une marque de mépris à leur égard. Et pour ne pas laisser le mépris et l’injustice sans réponses, nous en appelons à la justice administrative pour obtenir compensation.
Au-delà, je dénonce une politique en même temps qu’une méthode. Cette politique menée par le gouvernement qui accule les plus précaires à une situation de clandestinité ou d’errance s’appuie sur une méthode indigne des traditions républicaines d’accueil. Par ailleurs, elle place la France en infraction à ses engagements internationaux comme la Convention internationale des droits de l’enfant.
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